D'une île à une autre: la corse pour haiti

rendez vous sur le site pédaler-utile où la suite de l'aventure se poursuit rubrique "corse 2011"

...Un phallus pour lutter contre la mauvaise fortune, toutes sortes de maladies. Un phallus pour prêcher la santé, la fertilité et l'amour.Des bas reliefs, des breloques, des images ... sur les murs des maisons, aux entrées des boutiques, sur les fontaines, dans l'intimité domestique ...

… J’ai passé des heures à Pompéi … Marcher, écouter, revenir, lire, imaginer, me repérer …

De retour chez moi je sais qui aller voir pour partager cette … pérégrination pompéienne … elle se reconnaîtra. Il y a 10 ans nous avions découvert Palmyre en Syrie ensemble … elle savait tellement de choses sur ces vies antiques! Merci à toi, tu m’avais donné envie d’aller à Pompéi ;-)

Il faut du temps pour rentrer dans cette histoire… ce n’est pas un musée, ce n’est pas un cimetière … je me suis fait peu à peu cette idée qu’il ne fallait pas être triste mais respectueux, que la curiosité pour cette tranche de vie terminée pouvait me donner un sacré coup de jeune…

En fait le peuple de cette ville était coquet, coquin, gourmand,buveur, calculateur, querelleur( pour exemple ce combat de gladiateurs en 59 entre les colons de Nocera et ceux de Pompéi, qu’ un incident futile transforme en échange de quolibets de plus en plus violents, puis en lapidation rangée tous azimuts et se termine en massacre sanglant… dont la Plèbe de Pompéi sort vainqueur, laissant morts et mutilés, et conduisant à un arrêt des jeux pendant 15 ans et à l’exil des belliqueux).

...Dans Pompéi, ensevelie sous les cendres vers midi le 24 août 79 après JC, après un tremblement de terre précurseur en 62 qui avait détruit une bonne partie de la ville encore en re-construction en 79, redécouverte en 1592, alors que l’on s’apprête à realiser un canal sur le site « la civita »…

Dans Pompéi, la résurgente, j’ai déboulé à pied, comme les autres, arnachée de l’audioguide autour du cou, une carte de la ville dans une main, et autres brins de la panoplie dispachés un peu partout sur le dos, les bras, les épaules…Il faisait beau, il faisait chaud… ça sentait la poussière soulevée par des pas et des pas de passants.

La fin du voyage … ça sonne Fini, Stop, Retour, Chut silence on travaille, « C’était quand ? »

Mais en fait ça continue un peu dans la tête et dans le corps… Les odeurs, les sons, les réflexes … d’où la savoureuse sensation d’avoir le cul entre 2 chaises… Inconfortable dit-on mais pas pour moi…

Perception colorée d’un kaleidoscope intra muros de la pensée où s’enchaînent les souvenirs entêtants des jours vécus, le devis des moments à vivre qu’on anticipe, et les découvertes encore en cours: Rome l’intime, avec Catherine qui pose un congé pour moi, Pompéi la résurgente qui va me sauter aux yeux séduisante et tragique.

Entre mes arbres, encore escargottant, et le vent doux qui sèche mon front humide,  je traverse mon présent revenu à la normale, mon vélo m’attend pourtant dans la cour, mes petits cadeaux sont entassés sur la table… J’entends les aurevoirs de Rome, de Sutri, de Bolsena, de Radicofani, de Lucca, de Campezzano, de Bibola, de Fornovo, de Pavie, d’Avigliana, de Buttigliera, de la Coche, de Cesana, de Mongenevro, de Briançon….. Mes sacoches sont encore pleines de la poussière de mes chemins italiens et je sais qu’elle y restera jusqu’au prochain voyage… Les enfants m’appellent, à la fcpe il faut récupérer le lot de livres, acheter les fournitures scolaires, penser au trousseau de celui qui part étudier loin …

L’arrivée sublime... sublime lumière du soir après ...

l’expiration d’après l’effort, la bouche ouverte mais silencieuse, les yeux explosés… Abstraction de la fourmilière touristique… on est SEULES

et on tourne comme des gosses autour de l’obélisque de la Piazza San Pietro (l’obélisque s’appelle l’agulia), on tourne…

Enfin je pense à une chose… je veux une bière fraiche pour célébrer tout ça, je veux la déguster maintenant en face de San Pietro.C’est navrant … Après le film que je me repassais sur l’écran noir de mes pensées blanches, un écroulement de toute ma masse sanglottante sur les marches de San Pietro…

c’est trivial!

Une  bière, froide, mousseuse et d’un doré transparant… une bière quoi! que l’on savoure assise sur le parapet brulant qui toise le Tibre au pied de Castel Sant Angelo, le long de la Via de la Conciliazione… Là enfin enfiévrées par l’ivresse et l’émotion, on s’énorgueuillit de nos centaines de km…près de 900 depuis Turin … plus de mille depuis Briançon!!! Je fais un gros bisous à ma Zélie (ma nipote d’adoption en bien des occasions) et la félicite de son premier grand voyage à vélo … et puis on rit bien fort et on se la pète!

Voilà pour l’arrivée…

le 22 … non le 23 … nous sommes le 23 aout et à vélo, nous n’avons atteind que Rome … l’antique, la religieuse, la prétentieuse, la grouillante, la populeuse Rome.

La via Triomphale du numéro 8000 et des brouettes se jette au numéro zéro et nous avec, mécanique cliquetant de partout, dans la via Leone IV et jusqu’à la porte Angelica… Je ne pouvais pas rater ça: Zelie et moi perchées sur nos escargots nous frayant nos derniers mètres sous MA porte, main dans la main, en instable équilibre entre les touristes, eux, pas et silhouette rythmés comme des comptoises dodelinant régulièrement du pendule.

Et puis San Pietro s’impose

… nous voilà!!! mais en fait on s’écrase devant cette masse d’architecture extraordinaire, on bredouille « coucou suis là » … Des écrans géants rappellent que le pape n’est pas là… on est dimanche, il est 11 heures et quelque part il célèbre un office que des présents d’ ici et maintenant suivent avec recueillement … ou pas.

Meme si Rome n’est pas la fin du voyage, pour des tas de gens qui viennent à pied, à cheval, en voiture ou à vélo, Rome c’est un but, une apothéose, un aboutissement en soi…. (et meme pour nous, nous acheminant à pompéi-pour-haiti, avec notre chapelet de roues crevées, de boue, de coups de soleil, de buon viaggio recus à la volée à tous les coins de chemins, le notre à vélo s’arrete là … à vélo je répète …. et à deux, parce que si Zélie doit rentrer à la maison et si les escargots vont etre remisés dans un coin … moi je continue le voyage et je vais le finir à … POMPEI!!! oui oui oui! ) donc meme pour nous c’est une petite fin...

parfois on va vite se cacher ...

parfois on fait la fière...

18/08/2010

Autour de Graziella la cuisinière de l'auberge de RADICOFANI et d'Innocente et Luigi eux aussi hospitaliers, merci a Davide, Ina, Antonio, Stefano, Agnes, Andrea, Letizia, David, Marcello et Beatrice d'avoir entendu l'histoire de TAPONA, de ses enfants qui "voyagent" tous les jours vers l'école, de ses professeurs qui voudraient faire au mieux leur travail...

Mais LES GOSSES ONT FAIM!!! c'est tout, ils ont faim et avec notre voyage on peut réunir de l'argent pour construire une CANTINE SCOLAIRE et CREER UN EMPLOI LOCAL!!!

Alors merci a tous ceux qui ont entendu, entendent, entendront cet appel ;-)

Oui c est possible et même très sympathique de participer a ce projet!!!