Voyager à vélo

Choix du vélo

Soyons sincères : il existe autant de vélos que de personnes voyageant à vélo. Tout le monde ayant ses préférences, son budget, ses choix esthétiques ou pratiques. Néanmoins, certains critères peuvent être utiles quand vient l’heure de choisir sa monture. Nous allons tenter d’en faire un résumé.

Les différents types de vélo

Pour choisir un vélo, il est utile de comprendre les différents modèles qui existent. En fonction de ce que vous prévoyez de faire (balades familiales, longues épopées, chemins caillouteux…) un modèle vous conviendra davantage qu’un autre.

Le vélo de randonnée

Un vélo de randonnée est spécialement conçu pour les personnes qui pensent voyager longtemps, et donc chargées. Le cadre est solide, il permet d’installer des portes-bagages avant ou arrière et propose suffisamment d’espace pour installer des sacoches.

Vélo de voyage
© Guy Lecointre
AvantagesInconvénients
• Confortables
• Robustes
• Réparables
• Lourds, du fait de leur équipement

Le vélo de route

Conçu pour la vitesse, le vélo de route est peu utilisé pour le voyage. Son cadre droit à l’allure profilée ne le rend pas très confortable. Néanmoins, pour un premier voyage ou pour une courte durée, ce type de vélo peut faire l’affaire.

AvantagesInconvénients
• Très légers• Peu confortables pour une pratique quotidienne et prolongée
• Risque de chute (les pneus fins et relativement lisses peuvent être un danger en cas de pluie)

Le vélo tout chemin (VTC)

Les VTC sont les vélos les plus classiques de nos jours. Ils permettent de rouler facilement sur une chaussée asphaltée mais sont aussi utilisables sur des chemins carrossables. Moyens en tout, ils sont pratiques mais n’excellent en rien.

AvantagesInconvénients
• Pièces détachées faciles à trouver.
• Différents usages possibles.
• Confort est correct pour quelques jours de vélo, mais rarement pour un grand voyage.
• Souvent sans les accessoires indispensables au voyage, comme un porte-bagage.

Le gravel

Un gravel est un vélo à mi-chemin entre un VTT et un vélo de route. Ses pneus sont suffisamment larges pour s’aventurer sur des chemins, mais la position générale est généralement faite pour la vitesse. Ces vélos sont particulièrement à la mode ces dernières années car ils permettent une pratique sportive hors des routes.

AvantagesInconvénients
• Bon compromis entre rendement, confort et solidité.
• Adaptés aux longs parcours en général.
• Plus sportifs que la randonneuse traditionnelle.
• Adaptations nécessaires pour le voyage avec sacoches, à moins d’opter pour le bikepacking (voyage léger), pour lequel il existe des gammes de bagages spécifiques.
• Pas de garde-boue, ni d’éclairage
• Transmission pas toujours adaptée aux charges importantes.

Le VTT (Vélo Tout Terrain)

Peu utilisé pour les voyages sur la route, les VTT sont de parfaits vélos pour l’itinérance sur les chemins (par exemple, les Grandes Traversées). Leurs pneus sont pourvus de crampons et relativement larges. La fourche avant et le cadre sont souvent suspendus.

AvantagesInconvénients
• Excellente tenue de route sur les chemins.
• Permet d’encaisser des chocs sans douleur grâce aux suspensions.
• Très lourds.
• Beaucoup de frottements dus à leurs pneus larges.
• Déconseillés pour un usage majoritaire sur route bitumée
• Le critère recherché étant la rapidité, leurs cadres sont rarement confortables.

Le VAE (Vélo à Assistance Electrique)

De plus en plus utilisé en voyage, le Vélo à Assistance Electrique possède un moteur qui aide au pédalage. De nombreux modèles existent, du plus citadin au plus sportif. Pour partir en voyage, un cadre de randonnée doublé d’une pignonnerie (vitesses) seront nécessaires.

VAE
© Guy Lecointre
AvantagesInconvénients
• Pour des personnes n’ayant pas les capacités physiques de faire du vélo sans moteur, ce type de vélo constitue une véritable solution qui permettra de continuer à se déplacer à vélo.
• Il permet également de transporter du poids et de parcourir de fortes pentes sans effort trop élevé.
• Nécessite de recharger la batterie régulièrement. (Les nouveaux modèles permettent généralement de faire une journée complète de vélo sans recharger, mais attention à ne pas tomber en panne de batterie !)
• Implique de trouver un hébergement chaque soir qui permette de se brancher au secteur (donc pas de bivouac possible, ni de trajet dans des zones sans électricité).

Le vélo couché

Il existe de nombreux modèles de vélo couché sur le marché et il est conseillé d’en essayer plusieurs avant de choisir, dans un magasin spécialisé en vélo couché. Les principales différences portent sur la taille des roues, la présence ou non d’amortisseurs et la position du guidon. Les positions et les sensations changent beaucoup d’un modèle à l’autre.

AvantagesInconvénients
• Confort extrême : les tensions classiques ressenties à vélo (nuque, bras, fesses) n’existent pas dans cette position.
• Vue est dégagée sur l’avant, permettant une observation large du paysage.
• Aérodynamisme excellent du fait de la position basse.
• Équilibre plus difficile à trouver que sur un vélo classique. Ceci dit, c’est un coup à prendre et une fois que l’apprentissage est acquis, plus de problème.
• Transport compliqué : vélo encombrant et peu habituel, que les trains et bus ne permettent pas toujours d’embarquer, et difficile à transporter sur un porte-vélo.
• Montées plus lentes, du fait d’une moindre force de propulsion, comparé à un vélo plus classique : adapté seulement aux cyclistes qui savent prendre le temps.

Le vélo pliant

L’image du vélo pliant a particulièrement évolué ces dernières années. De cycle d’appoint utilisé pour les petits trajets urbains, il se hisse aujourd’hui au niveau d’une véritable bicyclette. Ces nouveaux modèles se montrent extrêmement polyvalents, pouvant aller jusqu’au voyage à vélo. Des cyclos n’hésitent pas à parcourir le monde sur leur monture pliante.

AvantagesInconvénients
• Transport facile quel que soit le mode de transport : plié dans un sac, n’importe quel train lui est accessible, sans réservation ni supplément. De même pour les soutes d’autocar, jusqu’aux tramways, métros et bus, sans oublier les coffres de voiture.
• Rangement facile dans une chambre d’hôtel ou sous une tente.
• Usure des pièces plus rapide, du fait d’un diamètre des jantes généralement plus petit.
• Moins confortable qu’un vélo classique.
• Réparation plus difficile en cas de casse (car moins de pièces standards), ce qui est un problème en voyage.

Le tandem

Un vélo, deux personnes. C’est le principe du tandem. Ensuite, il peut se décliner sous la forme d’une randonneuse, d’un gravel, d’un VTT… ses caractéristiques techniques sont alors identiques au vélo simple. Néanmoins, le tandem offre quelques spécificités.

Tandem
© Luc Devors
AvantagesInconvénients
• Être deux personnes à pédaler permet de forcer davantage et donc de gagner en vitesse.
• La personne à l’arrière peut davantage profiter du paysage en étant moins concentrée sur la gestion de la route.
• Le poids lié à la présence de deux personnes entraine une usure plus rapide des pièces.
• Pédales synchronisées, qui obligent à avoir le même rythme de pédalage que votre binôme.
• Transport compliqué : la SNCF interdit le transport de tandems dans ses trains.

Le tandem assis-couché

Ce drôle de vélo propose deux positions : la personne qui conduit est à l’arrière en position de vélo classique. La seconde personne est sur un siège avant, en position vélo couché. Le passager de devant peut être un enfant (taille minimum d’un mètre).

AvantagesInconvénients
• Vue dégagée pour les deux conducteurs.
• Sécurité renforcée à l’avant grâce à un fauteuil à attache 5 points (comme sur les poussettes), qui offre la liberté de lire ou de faire la sieste, ce qui en fait un vélo apprécié des parents.
• Moindre effort que sur un vélo traditionnel pour la personne qui est à l’avant : intéressant pour un enfant ou une personne en situation de handicap.
• Possibilité de conduite à une seule personne (impossible sur un tandem classique), pratique pour faire un petit tour solo.
• Prix élevé.
• Difficulté de le transporter, que ce soit sur un porte-vélo en voiture ou dans des transports en commun.

Autres possibilités

Des cyclos tournent autour du monde en vélo-cargo, fat-bike, grand-bi, mono-roue, en vélo électrique solaire… Comme mentionné en début d’article, il existe autant d’idées que de personnes, et c’est heureux !

Le choix des pièces détachées vélo

Bonne nouvelle : la grande majorité des pièces vélo est interchangeable ! Il est tout à fait possible d’avoir un VTT qui devient un excellent vélo de voyage, dès lors que vous changez les roues, ajoutez un bon porte-bagages et trouvez une bonne selle. Pour toute personne un peu bricoleuse, ou bien chez le ou la mécano du coin, vous pouvez changer un grand nombre de pièces de votre vélo et le rendre plus apte au voyage.

Voici un petit résumé des pièces importantes :

La transmission

La transmission se compose :

  • d’une roue libre avec des pignons ;
  • d’un dérailleur à l’arrière pour changer de pignon ;
  • d’une chaîne ;
  • d’un dérailleur avant pour changer de plateau ;
  • d’un pédalier disposant d’un, deux ou trois plateaux.

L’important est de disposer d’une démultiplication suffisante pour affronter les dénivelés.

Les roues

Une roue de vélo est constituée :

  • d’un moyeu ;
  • de rayons ;
  • d’une jante.

Les jantes sont plus ou moins solides en fonction de la charge transportée, avec 36 rayons ou moins, et conçues pour les freins à patins ou à disque.

Les pneus

Les pneus sont les éléments essentiels de la transmission de notre modeste énergie. L’importance du pneu est souvent négligée.

Quel type de pneu ?

Leur choix se portera sur des pneus très rigides avec des gommes dures et, parfois, une bande anti-crevaison. Ces pneus ont des enveloppes à l’adhérence très moyenne et au rendement médiocre, mais à la résistance exceptionnelle. Ils acceptent ce risque et préfèrent un pneu léger et performant qui économise beaucoup d’énergie et permet de rouler vite, quitte à être moins durable.

Quel diamètre ?

Le diamètre des pneus sera compris entre 28 mm pour un voyage en mode léger et sportif sur de belles routes, à 50 mm et plus en tout-terrain. Entre ces deux extrêmes, la majorité des voyageurs roulent sur des pneus de 35 à 40 mm qui présentent un bon compromis entre rendement, confort et durabilité.

Quel type de voyage ?

Comme souvent, tout est affaire de compromis, mais la nature du voyage doit guider le type de pneus à adopter. Sur une piste perdue d’Asie centrale, un pneu indestructible aura du sens, mais sur une belle route européenne, on pourra privilégier un pneu plus performant. En fonction du terrain et de la charge transportée, on choisira des pneus plus ou moins larges, avec des crampons si on doit rouler sur pistes, lisses si on ne prévoit pas de quitter la route.

Pour un parcours sur route ou un voyage au long cours, les chambres à air sont plus faciles à réparer.

Les freins

On en distingue deux types :

  • les freins à patins, qui agissent par frottement de patins en caoutchouc sur la jante ;
  • les freins à disque, qui agissent aussi par frottement, mais sur un disque fixé au moyeu.
Freins à patinsFreins à disque
• s’usent plus vite
• plus faciles à réparer et à entretenir
• moins chers
• moins faciles à réparer et à entretenir
• plus chers

Ils sont :

  • soit à commande par câble ;
  • soit à commande hydraulique.
Freins à commande par câbleFreins à commande hydraulique
• Freinage plus mou
• plus faciles à réparer et à entretenir
• moins chers
• Freinage plus sec et ajustable facilement
• moins faciles à réparer et à entretenir
• plus chers

Le guidon

Il peut être de type droit, « course » ou « papillon ». Dans tous les cas, l’important pour le confort, c’est de pouvoir varier la position des mains.

Un VTT aura habituellement un cintre droit qui permet un meilleur contrôle sur terrain accidenté.

La selle

Fixée sur le cadre par l’intermédiaire d’une tige, la selle est un élément dont le confort est indispensable, mais au choix est très personnel : il n’y a pas de règle. L’appréciation de son confort est éminemment subjective.

Généralement, la selle pour femmes est plus large et plus courte que celle des hommes. La selle trop large est à éviter, pour limiter les frictions avec les cuisses, ainsi que la selle rétro à gros ressorts qui est surtout très lourde.

Comme pour des chaussures de marche, il faut essayer. D’aucuns apprécient le confort moelleux du gel ou la souplesse du cuir, tandis que d’autres se trouvent très bien sur une selle étroite en matière plastique dure.

Les pédales

Pour beaucoup, le dilemme, c’est de choisir entre :

  • des pédales automatiques avec chaussures spécifiques ;
  • des pédales plates acceptables.

Il existe, chez Shimano et d’autres constructeurs, des pédales mixtes qui permettent de pédaler avec des chaussures à cales SPD ou avec des chaussures quelconques.

Des pédales automatiques types VTT peuvent être utilisées en voyage car elles procurent efficacité de pédalage, confort et sécurité. Elles s’utilisent avec des cales métalliques qui ne gênent pas la marche, mais nécessitent l’emploi de chaussures spécialement conçues.

Sachant qu’une paire de pédales est l’un des composants les plus faciles à changer, le critère le plus déterminant pour les choisir sera finalement leur confort d’utilisation.

L’éclairage

Un long tunnel, un bar loin du camping, une réparation qui s’éternise, le mauvais temps ou une mauvaise visibilité… On regrette rarement d’avoir pris un éclairage sur son vélo. Une lampe frontale de qualité associée à un éclairage à diodes rouge pour l’arrière peut convenir.

Les porte-bagages

Ils doivent êtres solides pour résister à tous les cahots et vibrations de la route, tout en supportant des charges conséquentes. On trouve dans le commerce quelques marques sérieuses (Tubus, Zéfal ou ESGE) qui proposent des équipements de série tout à fait convenables et à des prix abordables.

Les garde-boue

Les garde-boue sont utiles pour des parcours essentiellement routiers, nettement moins sur des parcours tout-terrain où la boue peut rester collée, empêchant ainsi la rotation correcte de la roue.

Le rétroviseur

Le rétroviseur est un élément majeur de votre sécurité, notamment dans les pays où la hiérarchie s’établit au poids du véhicule et où le vélo se trouve au bas de l’échelle.

La béquille

La béquille évite de coucher le vélo, donc de l’abîmer ou de forcer pour le redresser. Mais, souvent, elle n’est pas assez solide et il est impossible de la ressouder facilement puisqu’elle est en aluminium.