Voyager à vélo
Dormir

Lorsqu’on voyage à vélo, ça dure plusieurs jours, semaines, voire plus. Il faut donc s’arrêter pour se reposer, se changer, se nourrir. Comment faire son choix parmi les hébergements qui s’offrent au voyageur à vélo? Quel équipement faut-il à celui qui préfère passer la nuit en autonomie?
Les types d’hébergements
Hôtel
Les hôtels sont des établissements présents surtout en ville et accueillant souvent un grand nombre de chambres. Ils peuvent appartenir à des grandes chaines, ou être gérés par des indépendants.
Les grandes chaines ont souvent des bâtiments plus modernes, plus impersonnels et plus hygiéniques. Les indépendants ont souvent des bâtiments de charme, mais pas toujours aux normes et dont l’entretien est parfois difficile.
Il y a de plus en plus d’hôtels appartenant à des chaines dans les périphéries des villes. C’est plus facile pour le parking, mais pas toujours évident de rejoindre le centre-ville en vélo. Ils sont tentant car souvent moins cher, mais il faut bien évaluer les avantages.
Certaines chaines proposent d’acheter une carte de fidélité donnant droit à des réductions. Ça oblige à privilégier cette chaine pour les prochains séjours, ce qui peut être une contrainte très forte lorsqu’on est à vélo et que la position géographique de l’hôtel par rapport au centre-ville est un critère important.
Les hôtels sont classés par étoiles. Cela permet de comparer des établissements d’un même pays, mais pas nécessairement entre les pays. Un hôtel dans une grande ville sera souvent plus cher que dans une petite ville. Un hôtel avec beaucoup d’étoiles sera plus cher qu’avec moins d’étoiles dans une même ville, mais les comparaisons géographiques sont difficiles. J’ai séjourné dans plusieurs hôtels 4 étoiles en Italie qui étaient moins chers et mieux que certains 2 étoiles en France.
Appart’hôtel
C’est une alternative intéressante à l’hôtel. C’est souvent un peu moins cher, et prévu pour rester plusieurs jours, mais on peut tout à fait le louer une nuit. L’avantage est de disposer d’une cuisine, et parfois d’une buanderie accessible.
Il faut toutefois faire attention à l’accès internet. Souvent, il faut payer un supplément. Ce ne sont pas les quelques euros supplémentaires qui sont embêtants, mais le fait qu’il faut installer un modem dans la chambre, le configurer, et gérer les éventuels problèmes.
Chambre d’hôtes
Une chambre d’hôtes est une chambre chez l’habitant, qui vous accueille et vous offre le petit déjeuner, le tout moyennant payement. L’hôte s’occupe aussi de fournir le linge de maison, et de nettoyer régulièrement les locaux.
Auberge de jeunesse
Contrairement à ce qu’on peut penser, les auberges de jeunesse sont accessible pour les personnes de tout âge. C’est souvent beaucoup plus économique qu’un hôtel, mais le confort est plus spartiate. On dort souvent dans des dortoirs, et les sanitaires sont communs. Elles sont souvent très occupées durant les vacances scolaires, mais hors saison, il n’est pas rare d’être seul dans un dortoir, pour le même prix.
Universités
Durant la période des vacances scolaires, certaines universités louent leurs chambres à des vacanciers. C’est courant dans certains pays, comme le Royaume-Uni.
Ces hébergements sont proposés sur les plateformes de réservations courantes. Ils sont donc facile à trouver.
Accueil gratuit
Des plateforme comme Couchsurfing ou Warmshower vous propose des adresses de personnes qui sont prêtes à vous accueillir gratuitement sur leur canapé, ou parfois dans un vrai lit. Elles attendent en échange que vous leur partagiez votre expérience de votre voyage et que vous donniez un coup de main à table, voire que vous leur prépariez une spécialité de votre pays. Et bien sûr, il y a le CAC (Cyclo Accueil Cyclo) géré par CCI.
Camping
Ce type d’hébergement est bien moins onéreux (3 à 5 fois selon les pays) que l’hôtel. Il vous assure d’avoir accès à des sanitaires et des équipement divers et variés, selon la qualité du camping (restaurant, épicerie, jeux pour enfants,…). L’inconvénient est surtout lié à la promiscuité et au bruit, surtout en haute saison. Les vacanciers n’ont pas le même rythme de vie que vous. Des bons bouchons d’oreilles sont donc indispensables.
Bivouac
Si vous avez du matériel de camping, vous pouvez envisager le bivouac (une nuit), voire même le camping sauvage (plusieurs jours). Cette pratique est légale dans certains pays ou régions (Suède, Ecosse,…), tolérée ailleurs et parfois interdite. Néanmoins, si vous vous installez sur un terrain privé, avec l’accord du propriétaire, les forces de l’ordre n’ont rien à dire, tant que vous ne constituez pas un trouble à l’ordre public (nuisance sonores par exemple).
Si vous le pratiquez dans des pays où c’est peu accepté, autant rester discret. Installez-vous loin des regards. Ayez une tente dont la couleur se fond dans le paysage. Evitez de faire du feu pour ne pas signaler votre présence. Installez-vous à la fin du jour et partez au petit matin, en ramassant bien vos déchets.
Les critères de choix
Budget
Le premier critère qui vient en tête à la plupart des gens, c’est le prix. C’est surtout important si vous voyagez plusieurs semaines, ou que votre bourse n’est pas très pleine. Le logement peut représenter plus de la moitié de votre budget voyage, si vous allez à l’hôtel tous les soirs.
Le prix dépend de la qualité de votre hébergement. Plus un hôtel a d’étoile, plus il est cher. Mais il est souvent moins cher de louer un logement chez l’habitant, ou de faire du camping si vous avez l’équipement.
Le prix est aussi fonction de la saison. Partir hors saison est souvent moins cher, et les hébergements sont souvent plus disponibles.
Le prix dépend aussi de l’endroit. C’est moins cher à la campagne qu’en ville. C’est moins cher en Europe du Sud qu’en Scandinavie. Et l’Europe de l’Est est très bon marché.
Si vous allez dans un pays qui n’utilise pas la même monnaie que vous, vous devez aussi tenir compte du taux de change qui peut fluctuer en fonction des cycles économiques et de la situation géopolitique.
Poids des bagages
Si vous partez seulement quelques jours, il peut être plus pratique de loger à l’hôtel ou en chambre d’hôtes. Si vous partez pour une plus longue durée, prendre un équipement de camping peut être intéressant. Evidement, tant qu’à trimbaler une tente partout, autant l’utiliser un maximum et loger dans des campings ou faire du camping en pleine nature
Disponibilité
Lorsque vous traversez une région touristique, il y aura pléthore de logements. Mais parfois, c’est difficile de trouver des logements disponibles, à moins de s’écarter du chemin prévu.
La disponibilité dépend aussi de la saison. En haute saison, tous les logements peuvent être complets. Il vaut donc mieux réserver avant de partir.
Flexibilité
Si vous avez réservé vos logements, vous devrez bien préparer votre itinéraire, et devrez vous y tenir. Il ne sera pas possible de vous arrêter plus longtemps dans une ville qui vous plait, de prendre une journée de « congé » pour vous reposer ou parce qu’il pleut. Avoir la possibilité de ne pas réserver, ou de réserver au jour le jour vous donne une plus grande liberté dans le rythme de votre voyage, et vous permet de modifier votre itinéraire si vous le souhaitez.
Convivialité
Si vous allez à l’hôtel, en particulier dans des grandes chaines, l’accueil peut être assez impersonnel. Parfois, vous recevrez un code par mail pour ouvrir les portes, et ne rencontrerez personne.
Aller dans une chambre d’hôte vous permettra de rencontrer les propriétaires, qui peuvent vous parler de leur région et de leur vie. Si toutefois vous maitrisez suffisamment une langue commune.
Si vous avez recours à des formules d’échange ou d’accueil gratuit, dans ce cas, vous passerez la soirée avec vos hôtes. A réserver aux plus extravertis qui y trouveront beaucoup de plaisir. De plus en plus d’accueillants se plaignent de voyageurs qui trouvent que c’est juste un bon plan, et qui ne participent pas vraiment à la soirée.
Intimité
Si vous voulez vous reposer tranquillement après une journée de pédalage et ne pas être dérangé, mieux vaux privilégier les hôtels, ou le camping nature.
Conditions météo
Passer une journée à pédaler sous la pluie n’est pas l’image qu’on se fait des vacances. Mieux vaut profiter de ces journées pour se reposer. Autant être bien à l’abri lorsque ça arrive. Il est parfois plus prudent et plus confortable de louer un logement en dur pour une journée (et les deux nuits autour) plutôt que de faire du camping sur un sol trempé, et de tester l’étanchéité de votre tente.
Sécurisation de votre vélo
Lorsque vous réservez, vous devez vous assurer que vous pourrez y laisser votre vélo en toute sécurité. Il existe des labels tels que « Accueil vélo » en France, qui assurent que l’établissement met à votre disposition un parking vélo, voire un atelier de réparation.
Si ce n’est pas le cas, n’hésitez pas à poser la question lors de la réservation. En général, ils trouvent des solutions. C’est souvent plus compliqué dans les villes où les hôtels disposent de moins d’espace.
Le matériel pour camper ou bivouaquer à vélo
Tente
Que ce soit pour quelques jours ou quelques années, après le vélo, la tente va être le principal compagnon du cyclovoyageur et aussi, bien souvent, le deuxième gros achat dans son budget. Se reposer dans et sur une bonne tente permet de voir venir avec sérénité des conditions difficiles et, malgré tout, de prendre un bon repos après une journée de vélo.
Les tentes sont classées, en fonction de leur utilisation, en quatre catégories principales :
- La tente de randonnée légère, au confort souvent spartiate, mais idéale pour qui privilégie le poids au confort. Souvent plus adaptée à la randonnée à pied qu’au vélo, où le poids peut représenter un critère moins important.
- La tente de randonnée et de camping offrant un plus grand confort, mais qui est aussi plus lourdes.
- La tente expédition, particulièrement robuste, s’adapte aux conditions climatiques difficiles (neige, vent, fortes pluies…).
- Enfin, la tente familiale, appropriée aux séjours courts en famille.
On trouve ensuite trois classifications suivant leur résistance aux éléments climatiques :
- La tente trois saisons (printemps, été, automne) conçue pour des températures clémentes (pas de froid extrême qui risquerait de casser la fibre des mâts) et prévue pour abriter de la pluie et dans les cas extrêmes de petites chutes de neige.
- La tente quatre saisons supportant les froids plus rudes et ne s’affaissant pas lorsque d’importantes chutes de neige restent bloquées sur le toit.
- La tente expédition particulièrement robuste et adaptée aux conditions climatiques difficiles : neige, vent, fortes pluies… Cette tente est fréquemment équipée de trois arceaux pour renforcer la structure, de toiles extrêmement résistantes et, parfois, de pare-neige.
Différentes formes
Enfin, on distingue aussi les tentes par leur forme :
- L’ancienne et solide canadienne reste la moins chère des tentes. Bien qu’améliorée par des mâts en aluminium et par une avancée, les cyclovoyageurs lui préfèrent désormais des modèles plus spacieux et plus modernes.
- La tente dôme, aussi appelée géodésique, est autoportante, ce qui est très appréciable dans les zones difficiles : terrain accidenté, emplacements réduits, sol ne permettant pas de planter les sardines (abri bétonné, par exemple). Elle résiste très bien au vent, sans mouvement de la chambre (moins stressant par nuit ventée). Inconvénients : elle est plus complexe à monter, à cause des croisements des arceaux, et nécessite un peu d’entraînement.
- La tente tunnel est ultra-rapide à monter et dispose d’un volume intérieur confortable pour un poids maîtrisé. Il suffit de glisser les arceaux dans les fourreaux ou les anneaux, de fixer la tente à quelques sardines et elle est en place. Avec une abside, elle permet de stocker son matériel à l’abri. On peut généralement monter le double-toit séparément de la tente, la chambre est alors montée à l’abri. Le doublage des arceaux est souvent possible en cas de vent violent, il faut cependant l’avoir prévu avant ! Inconvénient : la tente tunnel n’est pas autoportante.
- Enfin, pour les inconditionnels du simple et léger, le tarp. Le plus simple des abris : une toile étanche tendue entre des mâts, entre des arbres, ou tout autre support existant. Le tarp offre un abri minimal en cas de pluie, mais ne protège ni du vent ni de l’humidité du sol. Idéal pour qui veut voyager ultra léger.
Matelas
Trois catégories se distinguent : le matelas mousse, le matelas autogonflant et le matelas gonflable à tubes.
- Le matelas mousse est un produit bon marché, léger, increvable et découpable. Mais il est volumineux et ne se comprime pas.
- Le matelas autogonflant est facile à mettre en œuvre, un léger complément de gonflage suffit. Il varie d’un confort correct à excellent, selon l’épaisseur et la marque. Son volume peut être très réduit par son pliage et sa compression.
- Dans la catégorie du matelas gonflable à tubes, nous n’évoquons pas ici le matelas pneumatique de camping traditionnel, lourd et volumineux, mais celui de la nouvelle génération pour voyager léger, comme le Néoair de Therm-a-Rest ou le DownMat UL7 d’Exped : confort excellent, modulable selon la pression de gonflage, ultraléger et d’un volume très réduit grâce à sa capacité de compression.
Quelques conseils avant de choisir votre matelas :
- Pensez à tester la compatibilité entre le matériau du duvet et celui du matelas. En cas de glissement, vous risquez de dormir plus souvent à côté du matelas.
- N’hésitez pas à investir dans un matelas de qualité qui permettra une bonne isolation thermique, de quoi économiser sur le poids du duvet.
- Enfin, vérifiez la garantie offerte par les fabricants. Elle peut varier de 2 ans à 5 ans sur les matelas haut de gamme, voire une garantie à vie pour certains modèles.
Sac de couchage
Conditions d’utilisation
Le premier critère est de savoir pour quel pays vous utiliserez ce sac de couchage. S’il fait chaud ou froid la nuit, le matériel nécessaire n’est pas le même.
Matière
Le deuxième critère de choix est relatif à la nature du sac de couchage : duvet ou synthétique ?
- Le remplissage synthétique présente l’avantage de résister mieux à l’humidité, il est plus facile à entretenir et à laver… et le prix est attractif.
- Le duvet se pare de toutes les autres vertus : moindre poids, compressible, chaleur et confort inégalable, il est également moins chaud en été que le duvet synthétique.
Taille adaptée à vos mesures
Le troisième critère est celui de la dimension du sac de couchage. Vous le choisirez à votre taille, ni trop grand, ni trop petit. Si le sac est trop grand, vous mettrez plus de temps à vous réchauffer. Envisagez aussi la nécessité de glisser dans votre sac de couchage, une bouteille d’eau pour éviter qu’elle ne gèle ou divers appareils sensibles au grand froid.