banniere CCI 2

Lauréates bourse 2021

En 2021 la bourse Jeune Cyclo-Voyageur a été remise à deux projets:

La mini-passagère

Jeanne a remporté une des 2 bourses jeunes voyageurs CCI en 2021 ; elle a voyagé avec Xavier autour de la France, et avec leur petite fille Zoé durant 4 mois. Ils ont ramené des centaines d'images magnifiques et des souvenirs partagés sur leur page FB "La mini passagère"
Témoignage de Jeanne et Xavier : "De Roscoff à Strasbourg, 4 500 km et 70 000 m de dénivelé positif à travers les plus beaux paysages du pays natal de Zoé, la France. Un premier grand voyage avec notre mini passagère. Intense et doux à la fois."
Une vidéo de 4 minutes sur vimeo résume ce voyage

LA MINI PASSAGÈRE  [ Tour de France ] from Jeanne on Vimeo.


Bravo à eux 👍

Clarisse en Argentine (suite)

Post Facebook Bourse Clarisse Nantes : https://www.facebook.com/clarissents
Que devient notre amie Clarisse (boursière CCI 2021) depuis la fin de l’année 2021 ?
Si le 1er mois a été ponctué de migraines et de forts dénivelés, depuis janvier 2022, Clarisse avance ! Le 9 février elle avait parcouru 5000 km et espérait faire les 2000 restant dans la foulée.Clarisse 1
Une bonne courante de temps en temps, un peu trop de confiance en soit quand elle boit de l’eau dans un village sans la filtrer...Ce sont les aléas d’un voyage incroyable durant lequel Clarisse, affronte les reliefs, mais fait aussi de très belles rencontres. Le défi serait trop simple si cette épopée n’était pas l’occasion pour Clarisse de mettre à l’épreuve son mental mais aussi son physique. Le mental, c’est d’abord affronter les massifs mythiques du massif andin. L’Argentine restera certainement un pays dont Clarisse se souviendra longtemps.

Un extrait de sa page Facebook donne une bonne idée de ce qu’elle a vécu.

"... Cafayate-Uspallata 1300km

2 semaines ce sont écoulés depuis mon dernier post ici. 2 semaines principalement sur la route 40. L'itinéraire est super roulant (super plat) j'ai décidé d'en profiter et de me faire plaisir sur les distances . Il fait chaud, entre 30/38 degrés mais mon corps c'est habitué. Je le sent plus fort, plus endurant qu'au début. C'est grisant de me voir avancer facilement. Enfin facilement c'est un grand mot . Parfois le vent, la fatigue et/ou la lassitude s'emmêle . J'ai même une journée où je craque complètement avec un vent de face, une route pourrie et une longue distance à faire pour pouvoir camper, je pleure, jette mon casque par terre et fini par remonter sur mon vélo.

Globalement c'est heureusement beaucoup de kilomètres, à chanter comme une casserole, que j'avale

Puis j'ai pris la décision d'utiliser mes études de diététique et d'arrêter de m'alimenter de chips et d'Oreo . Maintenant je me charge de fruits légumes ce qui je pense m'aide pas mal à récupérer !

Je fête le 31 sur mon vélo, je me décide de faire quelque chose de nouveau, pédaler de nuit . C'est sur mon vélo proche d'une ville, feu d'artifice, lanterne dans le ciel que je passe en 2022 ! Et c'est à 4h du matin que je ronfle sur le banc d'un parc .

Depuis deux semaines je dors uniquement dehors, soit en bivouac, soit en camping. Ici les camping sont bien étrange. Ce sont des parcs qui se transforme en camping passé 20h, je suis souvent la seule à camper .

C'est lors d'un Bivouac que l'Argentine m'offre d'affronter ma peur des orages .

Alors que rien ne le prédestinait au moment où je plante ma tente, je bois ma bière (pour la recup') au milieu de rien, le soleil se couche, les éclairs se réveille. J'admire le spectacle, je suis encerclé d'éclair. C'est franchement beau.

Je me doute bien que ça va me tomber sur la tronche. Alors je m'y prépare. J'attache bien ma tente, et je rationalise .

Quelques heures plus tard c'est l'apocalypse, pluie, vent de fou furieux, orage tout proche. Je fais moins la maline, l'eau s'infiltre dans ma tente. Je valorise beaucoup l'apprentissage par l'erreur, alors comme à la dernière tempête mon chargeur à pris l'eau et fait sauter la prise d'un restaurant quand je l'ai rebranché, je fais super attention aux appareils électroniques . Cette fois ci je fais l'erreur de mal fermer ma pochette de vélo qui contient de l'argent .

Je quitte la route 40 pour grimper direction le Chili . Je voulais y rentrer sur le col précédent qui culminait à 4700m mais malheureusement (ou heureusement je sais pas ) celui ci était fermé !

La route est magnifique et les montés me confirme bien que mon corps est plus fort qu'à mes débuts .

Plusieurs fois des voitures où des motos s'arrête pour me proposer de l'aide, m'offrir à boire où à manger,me questionner, m'encourager.

Subitement alors que je dormais, je me réveille en sursaut. J'ai oubliée de faire ma demande de pass sanitaire chilien . Celle ci peut prendre deux semaines, je pensais y être dans 3 jours . Alors changement de plan je réfléchis à la suite, je continue en Argentine où bien j'attends mon pass sanitaire ? "
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Clarisse , malgré les questions qu’elle se pose arrive à dépasser ses doutes pour continuer à rouler, en milieu pas toujours très favorable…Les intempéries ne lui permettent pas toujours de bivouaquer. Elle se réfugie alors dans des auberges locales au prix imbattables, lui permettant ainsi de se reposer et de récupérer pour affronter à nouveau les reliefs andins.

C’est aussi l’occasion de rencontrer d’autres voyageurs à vélo.
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Ces rencontres permettent à Clarisse de recharger ses batteries affectives tout en lui facilitant la récupération physique en dégustant quelques spécialités culinaires.
Bientôt Clarisse arrivera à destination…Mais avant, allez visiter sa page Facebook. Vous en sortirez avec des images plein la tête, mais aussi des envies de rencontres, de découvertes sur les traces de Clarisse : @clarissents
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Clarisse en Argentine, déjà un mois de voyage à vélo

Clarisse a remporté l'une des 2 bourses CCI en 2021. Elle nous envoie des nouvelles depuis l'Amérique du Sud.

Voilà plus d'un mois que je vagabonde en Amérique du Sud.
Ce voyage que j'imagine depuis deux ans a bien failli ne pas voir le jour cette année. J'avais fait une croix dessus pensant que les frontières ne réouvriraient pas. Et puis à la dernière minute les frontières ouvrent, je pars, c'est le moment. Rien n'est prêt sauf mon envie de pédaler sur ces contrées lointaines.

Ce n'est pas la première fois que je voyage en vélo, mais c'est la première fois que je sors de l'Europe. Alors c'est avec peur mais surtout envie que je réussis à atterrir à la Paz avec Josette ma bicyclette à 4 000 m d'altitude.

IMG 20211203 074046 1 Clarisse NantesPremière épreuve, le mal d'altitude me terrasse, complètement KO je passe même à l'hôpital, je change de plan après une semaine de tentative de fabrication de globules rouges. Un bus m'emmène à un nouveau point de départ, Cochabamba plus bas en altitude. Dès le lendemain je pédale.

Je suis touchée par la gentillesse des Boliviens, très curieux malgré ma difficulté à communiquer avec eux. Mon espagnol n'est pas très bon, et ils parlent casteliano ! Mais j'arrive à bricoler pour pouvoir leur expliquer ce que je fais, demander un endroit où dormir, apprendre quelques mots.

Les routes que j'emprunte sont très belles, asphalte pas très fréquenté mais très vite je remonte au dessus de 3 500 m d'altitude. Et là c'est le drame, je ne suis plus malade mais je n'arrive pas à alimenter mon cerveau et mes cuisses en même temps.

Pas le choix je passe des heures à pousser mon vélo en montée avec qu'une envie en tête : jeter mon vélo dans le ravin. C'est un gros travail mental pour essayer de transformer mon état d'esprit. Passer du négatif au positif, relativiser, pleurer un peu (ok beaucoup mais toujours dans les descentes parce que derrière faut tout remonter) mais accepter la difficulté.

C'est le voyage le plus dur que j'entreprends. J'ai pas mal de peurs à apprivoiser, les chiens qui me courent après, les orages qui me terrifient.
À cela s'ajoute la tourista, deux nuits à vomir dans des endroits où je n'ai pas envie de rester. Mais c'est mon rêve d'être ici, de me sentir libre malgré toutes les difficultés, de me sentir forte d'affronter toutes ces épreuves, de voir d'autres réalités que celle que je vis en France.

C'est les montagnes russes émotionnelles, je pense passer la frontière en Argentine, celle-ci est fermée je dois aller 600 km + loin (je ferais une partie en voiture). Je sors de la Cordillère des Andes, je redescends là où les insectes vivent (je leur sers clairement de repas ! Mon corps n'est plus que boutons de moustiques et fourmis), je passe la frontière. La route que j'emprunte est nulle (plate hyper fréquentée), et il fait 40 degrés !

Je prend beaucoup de plaisir à bivouaquer, me faire réveiller par des cochons, des chevaux, observer les lucioles et les étoiles avant de dormir, planter ma tente sur un nid de fourmis.

Je suis actuellement à Salta en Argentine,  je pensais rester ici pour Noël mais finalement je ressens l'envie d'avancer pour passer Noël seule sous ma tente. C'est la première question qu'on me pose "tu es seule ?", la deuxième "tu n'as pas peur ?".

J'aime bien être seule, ça amplifie mon sentiment de liberté.

Si j'ai peur, mais ce n'est pas un frein, c'est un moteur pour moi d'affronter mes peurs, de les questionner et les rationaliser. Si on regarde les chiffres, quel est le pourcentage de chance pour que je me fasse violer/agresser sur ce bivouac où personne ne m'a vue planter ma tente ? Dans 91% des cas de violences sexuelles l'agresseur est connu de la victime.

Et pourtant, j'ai gravé en mémoire les quelques cas d'agression de femmes en voyage.

Pour finir sur une note positive, je m'apprête à regrimper sur la Cordillère des Andes, probablement à plus de 3 500 m d'altitude, parce que au fond le plat c'est vraiment pas fun !

L'objectif étant de me retrouver encore plus dans la nature.

Direction Mendoza puis le Chili si les frontières terrestres sont ouvertes...

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