À travers l’Engadine, la Valteline, le Tyrol, l’Italie du Nord

W. Quick (Georges Courtel)

En août 1892, cinq cycliste français partaient pour une difficile équipée autour du massif alpin.
Sans roue libre, sans dérailleur, sur de vilaines pistes encombrées de diligences, à travers les Alpes, bataillants avec les douanes, ils parcouraient jusqu’à cent kilomètres par jour ! Lors du premier « âge d’or » du cycle, aux alentours de 1895 se multiplièrent les expéditions vélocipédiques et la propension de leur acteur à en rédiger et si possible publier les récits. Le propos de cette nouvelle collection, « Les Vélocipédiques » justement, des éditions "Artisans-Voyageurs" d’Angers est de redonner vie à certains d’entre eux. Cette archéologie du cyclotourisme livresque a son charme ; encore faut-il évaluer ce qu’étaient alors les conditions de pratique - peut-on imaginé descendre des cols sans roue libre ? - tandis que de semblables pages donnent trop rarement les éléments techniques précis, notamment le développement utilisé. Plus qu’une béate admiration - pour ces randonneurs du 3 au 23 août 1892 de Lausanne à Lausanne par monts et par vaux...
Ce qui retient l’attention c’est l’évocation du temps disparu et l’appréciation portée parfois imprudemment sur les mœurs, les coutumes et le style de vie : avec quel dédain les Italiens plus encore que les Suisses ne sont-ils pas jugés ? Allons, il sera beaucoup pardonné à ces voyageurs en guêtres et pèlerines n’hésitant pas à l’époque à affronter Alpes et Dolomites, ce qui ne manquait tout de même pas de tranquille panache.
(Bulletin critique du livre en français, n° 680/ Sciences appliquées).